mercredi 14 septembre 2011

A Kingakati, Kabila annonce qu’il veut faire de la RDC un pays émergent

C’est une grande messe politique qui a réuni, le mercredi 14 septembre, autour du chef de l’Etat congolais, Joseph Kabila Kabange, dans sa ferme de Kingakati située à une centaine de kilomètres à l’Est de Kinshasa, environ trois mille délégués des partis politiques et associations membres de la Majorité Politique (MP). C’était l’occasion pour le Président congolais sortant, qui est aussi candidat à sa propre succession, de faire le bilan de son action à la tête du pays avant de donner sa vision du Congo nouveau. 
A ce sujet, le Président de la République a d’abord rappelé qu’à l’arrivée au  pourvoir de l’AFDL en 1997, la RDC présentait « toutes les caractéristiques d’un Etat en faillite, inaudible et pas fréquentable sur le plan international », avant dire que le nouveau régime était étranger à cette faillite mais qu’il devait, au nom de la continuité  de l’Etat, s’atteler à redresser la situation. Joseph Kabila a précisé que cette tâche n’était pas facile car les maux à corriger avaient des racines profondes parce que remontant parfois jusqu’à l’époque coloniale.
Par la suite, le Président Kabila a qualifié de « positif » son bilan à la tête de la RDC en épinglant au passage certaines réalisations concrètes. Notamment la réunification du pays, le retour de la paix,  «en dépit de quelque soubresauts » dans quelque provinces, l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit, la stabilisation du cadre macro-économique, etc.  Le chef de l’Etat a, par exemple, indiqué que le taux de croissance qui était négatif jusqu’à 1997, est devenu positif à partir de cette date, avant d’atteindre 5 % en 2005 et 7,2 % en 2011.
Autre exemple, l’inflation qui était de 9.000 % en 1996 mais qui a chuté jusqu’à 9 % en 2010. L’orateur a également relevé, parmi les réalisations, l’admission de la RDC à l’Initiative pays pauvres très endetté (IPPTE) à juin 2010 avec,  en prime,  la réduction du stock de la dette extérieure de la RDC de 13 milliards usd à 3 milliards usd, soit une réduction d’environ 70 %. Joseph Kabila a cependant lui-même reconnu, concernant les implications sociales de cette admission à l’initiative PPTE, que « le pouvoir d’achat du Congolais demeure en-deçà des attentes ».   
Il a toutefois signalé que les salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat sont en constante augmentation, relevant au passage par exemple  que le salaire du huissier est passé de  875 francs congolais (soit environ 0,9 dollars américains) en 1997 à 55.000 francs congolais (environ 61 dollars américains) en 2011, tandis que celui du professeur d’université est passé de  8 dollars en 1996 à 2.200 dollars américains en 2011, avec en plus des véhicules tout terrain qui leur ont été progressivement distribués.   
L’autre réalisation épinglée par Joseph Kabila concerne les routes qui sont en construction et/ou en réhabilitation un peu partout à travers le pays. A ceux qui disent que « l’on ne mange pas les routes », Kabila répond « qu’il n’y a pas de développement sans voie de communication ».
S’agissant de l’enseignement, il a épinglé plusieurs actions notamment la construction par un gouvernement congolais, pour la première fois depuis l’accession du pays à l’indépendance, des bâtiments d’une université, plus précisément à Kindu, dans la province du Maniema. D’autres réalisations ont été signalées dans les secteurs de la santé, de l’eau et de l’électricité.
Malgré toutes ces réalisations, le Président de la République lui-même a reconnu  que « les défis à relever restent encore immenses »,  affirmant que « tous vos soucis n’ont certes pas été rencontrés, mais nul ne peut prétendre que cela aurait été possible partout et en un seul mandat, le développement étant un processus cumulatif ».
Par ailleurs, « n’en déplaise à ceux pour qui il fait nuit même en plein jour », Joseph Kabila a affirmé « qu’en cinq ans, ensemble, nous avons fait avancer le Congo » et que « les fondations solides ont été jetées pour assurer à nos enfants l’avenir qu’ils méritent ».
« Homme de parole »
Evoquant par la suite sa « vision ambitieuse » du Congo de demain, le Président sortant a annoncé, sous un tonnerre d’applaudissements de ses partisans,  sa volonté de faire de la RDC un pays émergent. A cet effet, il entend faire du Congo « un pool d’intelligence et de savoir-faire, un grenier agricole (…), un pool économique et industriel, une terre de paix et de mieux-être au cœur de l’Afrique centrale ».
Pour y parvenir,  Joseph Kabila entend faire de l’éducation et de la formation à la citoyenneté la première de ses priorités.  Il entend également transformer  le monde rural qui est, selon lui, «l’ épicentre de la pauvreté ». L’ambition d’un Congo émergent implique également l’industrialisation, a-t-il encore déclaré, avant d’indiquer que le plan de mise en œuvre de cette « vision ambitieuse » sera communiqué dans les jours à venir.
Avant de terminer son discours, le candidat Kabila s’est présenté comme un « homme aguerri », un « homme de parole » qui ne promet pas ce qu’il ne peut pas réaliser. « Je vous ai promis de pacifier le pays, je l’ai fait. En 2005-2006, j’avais pris la décision de rendre le pouvoir au peuple en organisant des élections crédibles et démocratiques, cet engagement a été également tenu. J’avais promis la reconstruction du pays, elle a bel et bien commencé », a rappelé le Président Kabila, avant de déclarer : « je vous promets de faire du Congo un pays émergent. Avec votre concours et l’aide de Dieu, il en sera ainsi ».
Le chef de l’Etat en a appelé, par ailleurs, à des élections apaisées, invitant les institutions et les protagonistes concernés à s’impliquer avec responsabilité pour ce faire.  Mais en ce qui le concerne, Joseph Kabila ne doute pas de sa victoire car, a-t-il dit, « la décision appartient à un arbitre expérimenté et objectif : le souverain primaire ».

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