Corruption : le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme suspend son assistance à la RDC

Le PNUD  et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme viennent de prendre de suspension provisoire des versements destinés aux sous-bénéficiaires des dons et assistance,  à la suite des irrégularités présumées dans la gestion des dons à la RDC.

Selon un communiqué du Fonds mondial remis vendredi  à la presse à Kinshasa, le Bureau de l’audit et des investigations mène actuellement une enquête sur ces irrégularités qui ont été décelées lors d’un audit interne du PNUD.

Selon les indications préliminaires fournies par ces enquêtes, « des éléments de preuve d’irrégularités auraient été découverts impliquant plusieurs partenaires chargés de l’exécution des projets », explique le communiqué qui ajoute que l’arrêt provisoire des versements et paiements est une mesure de précaution en attendant de plus amples informations sur la nature et la portée des questions signalées. Il est toutefois souligné dans le communiqué que  « les versements relatifs aux médicaments nécessaires pour la survie ne seront pas interrompus » malgré cette suspension provisoire de l’assistance.

Le communiqué ne donne aucune précision sur la hauteur des fonds présumés détournés ni sur les montants dont les versements sont provisoirement suspendus.

Elections en RDC. Tshisekedi en parle, Mende réplique, Kamerhe complique

Les auditeurs congolais se sont délectés, depuis le début de cette semaine, par un grand débat qui a opposé, sur les antennes de la radio française RFI, Tshisekedi, Mende et Kamerhe.  Naturellement, comme on a l’habitude dans ce pays, le débat a tourné uniquement autour des questions politiques liées essentiellement à l’enrôlement et aux prochaines élections. Nous reproduisons ici les textes de leurs interventions respectives afin de permettre à tout un chacun de se faire sa propre opinion. Nous tenons cependant à dire que nous n’avons pas pu obtenir, pour de raison d’ordre technique,  la partie de l’intervention de Kamerhe dans laquelle il expliquait comment Tshisekedi aurait laissé un mauvais souvenir  auprès des populations de Bukavu qui n’avaient pas voulu le recevoir après qu’il ait été  reçu avec les honneurs militaires à Kisangani par les autorités du RCD pendant la rébellion.

Le premier à parler était Tshisekedi, puis Mende et finalement Kamerhe.

Tshisekedi : « Kamerhe doit faire ses preuves par des actes » et « Ngoy Mulunda un parent proche de Kabila »

RFI : Etienne Tshisekedi, depuis quelques jours, vous êtes en tournée en Europe, vous avez déjà été reçu par le ministre britannique en charge de l’Afrique et par le conseiller Afrique du président Sarkozy : pourquoi ces contacts ?

Tshisekedi : Tous ces contacts sont pour sensibiliser les personnalités de la communauté internationale  sur le danger qu’il y a sur les préparatifs du processus électoral en RDC. Nous avons la certitude que ceux qui organisent les élections sont décidés d’abord de rester  au pouvoir par tous les moyens. Alors nous allons voir la communauté internationale pour qu’elle fasse pression afin que les organisateurs des élections le fassent d’une manière transparente et rigide.

RFI : C’est vrai que les bailleurs de fonds vont financer les élections à hauteur de millions d’euros ? Mais, s’il y a fraude, à votre avis est-ce que ça sera sur les listes ou sur les PV ?

Tshisekedi : Ils ont fixé la date limite de l’enrôlement au 30 juin prochain, c’est encore un moyen pour frauder.

RFI :  Et vous craignez que d’ici le 30 juin prochain tous les Congolais n’aient pas pu s’enrôler ?

Tshisekedi : C’est presque certain, à voir la lenteur avec laquelle l’enrôlement se déroule, avec les véhicules qui sont presque tous en panne, avec les agents de la CENI qu’ils découragent dans les provinces qu’ils ne sentent pas favorable au pouvoir en place. Ils font tout pour décourager les électeurs, en les renvoyant sans les enrôler. Ils trouvent toujours toutes sortes de raisons pour décourager les autres. D’autre part, dans ces régions là, le nombre de bureaux d’enrôlement est tellement petit  qu’il faut de grandes distances à pied pour s’enrôler.

RFI : Est-ce que vous faites confiance à la CENI et à son président Daniel Ngoy Mulunda pour faire des élections transparentes ?

Tshisekedi : Il faut dire les choses telles qu’elles sont : M. Ngoy Mulunda officiellement est parent proche de M. Kabila et il est co-fondateur du PPRD de M. Kabila. Comment voulez-vous qu’un homme pareil puisse être impartial et objectif dans son travail ?

RFI : Vous avez boycotté dans le passé les scrutins, pensez-vous que certains ne vous ont pas oublié ?

Tshisekedi : Si je vous dis que tout le monde exige le changement, c’est à cause du degré de misère qui devient insupportable.  On peut m’avoir oublié, mais on ne peut pas oublier ma lutte de trente ans pour l’Etat de droit et la bonne gouvernance.

RFI : Vous avez deux fiefs depuis toujours, le Kasaï et  Kinshasa ; est-ce que vous n’êtes pas plus faible dans les autres provinces ?

Tshisekedi : Non, justement nous sommes le seul parti qui ne soit pas encore compromis dans la gestion calamiteuse ; et ça encore, notre peuple le sait. Nous sommes restés constants dans la défense de l’Etat de droit. Nous sommes certains que c’est  notre message qui va remporter.

RFI : Mais n’êtes-vous pas plus faible dans les provinces comme le Katanga, les deux Kivu et la Province Orientale, peut être le Bas-Congo ?

  Tshisekedi : Non, pas du tout ! Nous ne comptons pas que sur  le Kivu ; mais c’est le Kivu qui avait cru sur les paroles de Kabila qu’il avait dites sur toutes les provinces qu’il avait visitées, et c’est là où il est maintenant détesté. On ne veut même pas le sentir et on lui a jeté des pierres là-bas. Donc le Kivu sait maintenant qu’il n’y a qu’un seul parti qui ne s’est pas compromis dans tout ça, c’est l’UDPS. Donc dans toutes les autres provinces, c’est l’UDPS ; mais actuellement, je ne peux pas dire que nous aurons la majorité. Mais nous aurons 50 chacun entre l’UDPS et le pouvoir.

RFI : Donc vous êtes confiant pour les onze provinces du pays sauf peut être le Katanga ?

Tshisekedi : Oui. C’est une certitude.

RFI : Pour la présidentielle, le deuxième tour a été éliminé ; est-ce que ça n’oblige pas l’opposition à choisir un candidat unique ?

Tshisekedi : Bien sûr ! Nous nous organisons, nous nous sommes déjà entendus au niveau de toute l’opposition pour avoir un seul candidat. Il ne reste plus que nous puissions entrer dans les détails de négociation pour fixer ce candidat.

RFI : Il reste l’inconnu Vital Kamerhe, l’opposant en vue. Est-ce qu’un accord est possible entre vous ?

Tshisekedi : Bien sûr que oui ! Vous savez, Kamerhe dans l’opinion du Kivu, il est associé à Kabila. Donc il ne suffit pas de dire « je suis opposé à Kabila » pour que tout le monde dise amen.

RFI : il n’est pas dans l’opposition assez longtemps pour être crédible ?

Tshisekedi : Bien sûr que oui, parce qu’il faut des actes. Dans un Congo où tout le monde tourne sa casaque, on ne peut pas croire tout de suite à la parole sans pour autant avoir vu les actes. Si réellement M. Kamerhe est de l’opposition, je crois qu’il va nous rejoindre dans les négociations que nous allons engager dans l’opposition pour trouver un candidat commun.

RFI : Est-ce que dans la stratégie du candidat unique vous accepteriez  de vous effacer en faveur d’un autre candidat de l’opposition ou pas ?

Tshisekedi : Au moment où je vous parle, je vous informe qu’une quinzaine de partis politiques ont déjà formé des plates-formes qu’ils appellent « Tshisekedi Président » sans que j’en batte campagne. Je ne sais pas si on peut se passer  d’un tel capital quand on a lutté trente ans dans son pays. Et se passer de tout ça pour un autre candidat, je ne sais pas d’où il viendra.

RFI : 79 ans ! Ne serait-ce pas un handicap pour aller aux élections ?

Tshisekedi : Pour moi-même ? Non, je ne pense pas. Je viens de vous dire toute l’histoire de mon parti, sur la lutte que nous avons menée avec pendant trente ans pour lutter contre différentes dictatures qui ont régné au Congo. C’est un grand capital que j’ai reçu dans les cœurs des Congolais. Et ce n’est pas un jeu d’avoir un capital de confiance.

RFI : Et la santé ça va ?

Tshisekedi : Oui la santé va bien, malgré qu’à cet âge la santé peut compliquer, mais ça va.

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Lambert Mende :  « Tshisekedi a tort d’aller chercher le pouvoir à l’extérieur »

RFI : L’opposition accuse le pouvoir en place de multiplier les obstacles à l’enrôlement des électeurs dans les provinces  réputées hostiles au régime. Qu’est-ce que vous répondez ?

Mende : c’est une fausse accusation. J’ai heureusement avec moi  les chiffres et nous avons pour l’ensemble  31 millions d’électeurs attendus pour cet exercice. En comparaison, nous avons eu  25 millions en 2006. Au jour d’aujourd’hui, il y a presque 24 millions de gens déjà enrôlés. Et si nous entrons dans les détails, la province du centre, celle de M.  Tshisekedi, le Kasaï Oriental, a déjà enrôlé 83 % des électeurs attendus.   Le Kasaï Occidental qui fait partie  aussi de son hinterland politique a déjà enrôlé 98 % d’électeurs.

RFI : Dans la province de Kinshasa par exemple, l’enrôlement a pris beaucoup de retard ; au début de ce mois, seuls 25 % de personnes en âge de voter étaient effectivement enrôlées. Est-ce qu’on va pouvoir inscrire plusieurs millions de personnes  en quatre semaines ?

Mende : Ces chiffres sont déjà pulvérisés par la réalité. Entre le moment où les statistiques sont parvenues et aujourd’hui, on a déjà bougé et on vient de prolonger  les opérations d’enrôlement. Donc, nous pensons que d’ici  la fin du mois, nous saurons faire les 90 % ou les 100 % pour la ville de Kinshasa.

RFI : on va probablement vers une prolongation des opérations d’enrôlement ?

Mende : Je ne saurais pas le dire ; tout dépend des résultats auxquels la commission sera parvenue.  Nous sommes dans le délai extrêmement strict pour ne pas aller au-delà du 28 novembre 2011.

RFI : C’est le 28 novembre que doivent avoir lieu la présidentielle et le législative ; mais dans un document interne, la CENI évoque la date du 24 décembre 2011. Est-ce une date possible ?

Mende : Jusqu’à présent nous tablons pour le 28 novembre pour la présidentielle et la législative.

RFI : Le mandat du président expire le 6 décembre, si jamais les élections ne sont pas reportées. Est-ce qu’on ne va pas vers un vide constitutionnel ?

Mende : Non, même si les élections devaient avoir lieu au-delà de la date du 6 décembre, il est stipulé dans l’article 70 de la Constitution que le président en exercice  restera en fonction jusqu’à l’installation du président élu. Et ici, nous sommes dans la fourchette de quelques jours. Ce n’est pas un problème de mois ou de semaines. Il ne faut donc pas exagérer

RFI : Au cour de ces opérations électorales, il y a donc la CENI mais son président Daniel Ngoy Mulunda est membre du parti au pouvoir, le PPRD, est-ce que cela ne nuit pas à sa crédibilité ?

 Mende : Je pense qu’il a eu le temps de tordre le coup à cette rumeur ; c’est quelqu’un qui a eu à jouer le rôle de conseiller spirituel du président. Donc, il n’est pas interdit à pasteur un protestant de conseiller spirituellement le Chef de l’Etat. Il a démenti avoir signé l’acte de création du PPRD. Et on lui a même trouvé des liens familiaux avec le Président. Ce qui est également faux ; je pense que ce sont des exagérations.

RFI : Oui, mais quand vous regardez un math de football et qu’on vous dit que l’arbitre a joué dans le passé avec l’une des équipes, est-ce que vous ne vous posez pas quelques questions ?

Mende : Il n’a pas joué dans le passé. Je viens de vous dire qu’il l’a démenti.  C’est l’opposition qui monte en épingle son appartenance à la province du Katanga. Il na pas joué dans le passé.

RFI : Il y a cinq mois vous avez supprimé le deuxième tour de la présidentielle, est-ce parce que vous avez peur de perdre ?

Mende : Non, c’est parce que nous avons peur des désordres. Il faut vraiment ne pas aimer son peuple pour lui souhaiter un schéma à l’ivoirienne. Nous n’avons plus la possibilité de faire revivre à notre peuple les affres d’une guerre civile.

RFI : Etienne Tshisekedi affirme que le Président Kabila a fait beaucoup de promesses  il y a cinq ans qui n’ont pas été tenues et qu’à la prochaine élection, il le paiera dans les urnes.

Mende : Le Président Kabila a promis la pacification, je pense qu’aujourd’hui, il n’y a personne qui dira que le Congo n’est pas pacifié. Le Président Kabila a promis la reconstruction, je pense que jamais depuis l’indépendance ce pays n’a connu des chantiers aussi visibles que  cinq kilomètres de routes déjà faites. Nous avons donné la gratuité de l’enseignement primaire sur les trois premières années du fondamental dans 9 provinces sur 11. Bref, on ne peut pas dire d’un homme comme ça qu’il a un bilan négatif, même si beaucoup veulent sa perte.

RFI : Depuis un mois, vous vous engagez à rendre publics tous les contrats signés des mines, du pétrole et de la forêt ; est-ce que vous allez rendre publics les contrats signés depuis cinq ans ?

Mende : Je pense qu’après la publication des contrats actuels, viendra le moment de publier tous les contrats depuis l’accession de notre pays à l’indépendance !

RFI : Tshisekedi prévoit que même dans les fiefs de l’Est du Congo, Kabila sera battu et qu’il ne pourra sauver les meubles que dans sa province d’origine, le Katanga.

Mende : Je pense que c’est une illusion ; c’est un doux rêve de lui qui n’est même pas allé dans ses fiefs et qui préfère aller en Europe, aux Etats-Unis d’Amérique !  Vous savez, on ne chasse pas le naturel. Depuis 1960, M Tshisekedi a toujours ramé vers l’extérieur ; il a été membre du Collège des commissaires généraux qui était l’instrument du coup d’Etat du néocolonialisme contre le gouvernement Lumumba. Aujourd’hui, il y est encore pendant que Kabila n’a pas à se faire entourer par des gouvernements étrangers comme  M. Tshisekedi cherche à le faire.

RFI : Ces dernies jours, M. Tshisekedi a été reçu à Londres par le ministre britannique chargé de l’Afrique et à Paris par le conseiller Afrique du président Sarkozy, et on sent que cela agace.

Mende : cela ne nous impressionne  pas du tout parce que nous sommes lumumbistes.  Ce gouvernement et nous  pensons que le sort du Congo va se régler ici au Congo mais pas à Londres ou à Paris ou encore à New  York. Je pense que M Tshisekedi a tort d’aller chercher le pouvoir à l’extérieur.

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Vital Kamerhe : “Je veux être le Lula congolais”

RFI : Vital Kamerhe bonjour !

Kamerhe : Bonjour

RFI : Le ministre Lambert Mende  annonce  que 31.000.000 de personnes pourraient enrôlées, soit 6.000.000 de plus qu’en 2006, est-ce que ça vous rassure ?

Kamerhe :  j’ai écrit personnellement au pasteur Mulunda pour lui dire certaines inquiétudes et certaines irrégularités ; l’enrôlement ne se passe pas partout de la même façon. Le Katanga a été privilégié par rapport à d’autres provinces. Et nous prenons l’exemple du Sud-Kivu où il y avait 669 centres en 2006, mais aujourd’hui, il n’y en a que 303. Bien sûr la distance à parcourir est multipliée par deux et ça décourage les gens pour aller s’enrôler. Donc, on doit faire équité à toutes les provinces. Je lui ai encore écrit qu’il faudra qu’on donne à toutes les provinces la même durée d’enrôlement, c’est-à-dire trois mois.

RFI : Est-ce que vous faites confiance au président de la CENI, au pasteur Ngoy Mulunda, pour sécuriser  les élections comme vous le dites ?

Kamerhe : Le pasteur Mulunda n’est qu’un acteur. Il y a les bureaux, il y a les agents qui sont sur le terrain, il y a les services de sécurité, il y a l’armée, il y a les agents territoriaux qui sont encore là, ce sont les agents du PPRD. Mais quand nous nous focalisons sur le pasteur Mulunda, en réalité les grands acteurs de la tricherie ce sont ceux qui sont sur le terrain.

RFI : Donc le passé du pasteur Mulunda avec le PPRD ne vous pose pas de problème ?

Kamerhe : Chacun de nous a son passé. Et donc aujourd’hui, ce que nous devons faire c’est le repentir.

RFI : Quand vous étiez au pouvoir au PPRD, est-ce que vous croisiez souvent le pasteur Mulunda ?

Kamerhe : Oui, nous étions dans la même équipe de négociation. Là aussi, il faut dire la vérité : Lambert Mende a dit que le pasteur Mulunda était conseiller spirituel, mais il ne faut pas avoir honte de dire qu’il était dans la délégation du pouvoir au Dialogue intercongolais. Il faut que chacun de nous assume son passé, on ne doit pas commencer à cacher des choses que tout le monde connait. Mieux, ce qui nous intéresse maintenant c’est de regarder de l’avant.

RFI : Alors dans l’opposition il y a déjà un poids lourd, c’est l’opposant Etienne Tshisekedi. Qu’est-ce qui vous pousse, Vital Kamerhe, à être candidat vous aussi ?

 Kamerhe : Je suis candidat parce que j’ai une vision pour mon pays. J’ai été dans 120 territoires sur les 144, je parle quatre langues nationales.  Je suis candidat mais je n’interdis pas aux autres d’être candidats. Et au niveau de l’opposition, nous allons nous mettre ensemble pour dire qui de nous tous va porter l’étendard de l’opposition. C’est cela aussi la démocratie. Moi, je suis flexible là-dessus. Il faut que les autres aussi soient flexibles.

RFI : Etienne Tshisekedi rappelle que beaucoup d’hommes congolais ont pris l’habitude de tourner casaque, il se demande si vous êtes vraiment dans l’opposition. Ça vous a blessé cette petite phrase ?

Kamerhe : Non, non ! ça ne m’a pas dérangé. Mais, parce que nous Africains nous avons beaucoup de respect pour nos aînés, je ne voudrais pas, je ne vais pas répondre à mon aîné. Mais je veux quand même emprunter sa réponse à lui-même, quand on lui a dit si réellement il avait quitté Mobutu son ami pendant 22 ans, mais sa réponse était claire : « quand j’ai vu que mon ami ne regardait plus dans la même direction du peuple congolais, j’ai quitté ». Et moi, je voudrais  donc retenir tout simplement ce que vous avez arraché  au président Etienne Tshisekedi, à savoir sa dernière réponse en ce qui me concerne. Il a dit : si Kamerhe est vraiment de l’opposition, je crois qu’il va nous rejoindre dans les négociations que nous allons engager entre l’opposition pour trouver un candidat commun.

RFI : Donc vous souhaitez une rencontre entre tous les candidats pour organiser les primaires, c’est ça ?

Kamerhe : Absolument. Nous devons faire les états-généraux de l’opposition. Et, des discussions, nous allons dégager à travers des primaires à l’africaine, un candidat commun de l’opposition.

RFI : Vital Kamerhe, vous étiez le directeur de campagne de Joseph Kabila il y a cinq ans. Certains disent qu’en fait votre passage à l’opposition n’est que temporaire et que vous seriez  prêt à rejoindre le camp Kabila en échange d’un poste de Premier ministre ?

Kamerhe : (Rires). Ça ne m’intéresse pas. J’étais président de l’Assemblée nationale, j’ai résisté pendant 58 jours avant de démissionner. Je suis dans l’opposition parce que j’ai une vision. Et je renverrai tout le monde à lire « Congo terre d’espoir pour l’humanité » ; et j’ai pris pour modèle le Président brésilien, je me suis inspiré de Lula, je voudrais dire que ce qui manque aux Congolais, c’est un Lula.

RFI : Vital Kamerhe, merci.

Un phythotérapeute congolais croit avoir trouvé un traitement contre le VIH-SIDA

Et Dieu inspira un traitement curatif contre le VIH/SIDA

Par Mususa Kitenge K., journaliste à l'ACP

La vie en rose d’un jeune cadre congolais bascule, le 12 mars 2009, dans une totale incertitude. Le laboratoire de sérologie de la Fondation M’Zee Laurent-Désiré Kabila détecte la présence, dans son organisme, du virus responsable du VIH/SIDA. Mis au courant de son état sérologique, l’infecté entame aussitôt un traitement curatif à la Fondation Souffle Divin, au quartier Masanga-Mbila, dans la commune de Mont-Ngafula, à Kinshasa (RDC). Cette polythérapie recourt aux substances naturelles tirées des fruitiers tropicaux, des légumes, des autres plantes comestibles. C’est une combinaison des virucides, des bactéricides et des microbicides. Ces produits « Souffle Divin »- liquides, poudreux, vaseux – procureraient « une guérison totale et définitive », à en croire des statistiques révélées à l’ACP qui indiquent que, dans l’intervalle de 2005 à 2010, « plus de cent personnes ont été admises à ce traitement et sont toutes définitivement guéries ».

Cancer concerné

Six mois après, le patient subit une série d’examens d’évaluation de mi-parcours portant sur la charge virale et la quantité des cellules CD4 qui se révèlent encourageants. Il se soumet alors à un autre examen susceptible de déterminer sa sérologie actuelle. Cet examen s’effectue successivement à l’ONG Amo-Congo (16 novembre 2009), à la Clinique Ngaliema (5 janvier 2010) et au Centre de promotion pour la santé de la reproduction, l’éducation pour une vie responsable et le bien-être des enfants et jeunes au Congo, à l’Eglise La Borne (2 février 2010). Conclusion : Absence des anticorps anti-VIH.

L’ACP a compulsé des dossiers des cas de guérison attestée par des médecins des principaux hôpitaux de Kinshasa. Cette consultation est autorisée à toute personne par les anciens malades guéris, à titre de témoignages et de preuves. La Fondation « Souffle Divin », en activité depuis 2005, soigne, concomitamment, toutes les maladies opportunistes et des pathologies désespérées.

Guérisons et témoignages

Instruit par le bouche-à-oreille, un Australien, venu de la lointaine Océanie, trouve guérison de son cancer des os en 2010, à Kinshasa. Un ancien ministre et son épouse, originaires de l’Afrique centrale, guéris de SIDA, témoignent leur reconnaissance par un don d’un équipement de fabrication des comprimés, à la Fondation Souffle Divin.

Un diplomate débarrassé d’hernie discale et sa sœur, une ancienne ministre d’Afrique Orientale, guérie de SIDA, invitent, avec l’accord de leur Premier ministre et de leur Président de la République, la Fondation Souffle Divin à se rendre dans leur pays. Le taux de prévalence y est l’un des plus élevés au monde.

Deux cas de cancer, dont un en phase terminale, sont en cours de traitement. Les trois à quatre tumeurs dans les seins d’une employée, se ramollissent et se désagrègent en expurgeant des pus. Le dossier médical de cette femme, jugé irrécupérable, a été rejeté par les médecins indiens, à New-Delhi qui lui prédisaient, en outre, cinq jours de vie, à peine. Une autre femme, venue du Congo profond, soigne son sein droit démesurément gonflé par un malin cancer.

« Nous ne faisons pas de la publicité parce que nous n’avons pas encore d’infrastructures conséquentes pour accueillir cent personnes à la fois », confie à l’ACP Kabeya Kaninda, coresponsable avec son épouse, Véronique Kabeya Kake Mazemba, de la Fondation Souffle Divin.

Cet ancien officier supérieur de l’armée se soucie « de pouvoir amener aux uns et aux  autres, l’information correcte liée à ce traitement curatif contre le VIH/SIDA ». Les produits « Souffle Divin » sont « d’inspiration divine », dont Kabeya Kaninda décrit, en des termes techniques précis, le processus scientifique de fabrication et d’administration dans l’ouvrage « Traitement curatif anti VIH/SIDA/Guérison totale et définitive » (mai 2011).

Deux raisons qui handicapent l’action humanitaire au Sud-Kivu

L’action humanitaire déployée par les agences du système des Nations  Unies et autres ONG en faveur des populations de la province du Sud-Kivu à l’est de la RDC est actuellement handicapée par deux raisons principales, lit-on dans la note d’information publiée, mercredi,  par OCHA en RDC.

La première raison a trait à la dégradation du réseau routier.  La seconde est liée, selon cette source, à l’insécurité dans les zones évacuées par les éléments des Forces armées de la RDC (FARDC) partis dans les centres de formation.

Conséquence : les attaques des coupeurs de route se multiplient sur certains axes du territoire de Shabunda et l’axe Kilembwe (Shabunda) – Salamabila (Maniema). Au moins huit incidents sécuritaires ont été enregistrés sur ce dernier axe au courant du mois de mai.  D’autres cas d’embuscade sont signalés sur la route Bukavu – Kamituga. Ces incidents sont attribués par OCHA-RDC aux éléments des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Bien entendu, tout cela n'est pas de nature à favoriser le travail des humanitaires.

Concertation entre la RDC, la Serbie et la Roumanie sur le cas de l’épouse d’un diplomate congolais interpellée en Roumanie

Des concertations ont lieu actuellement entre les gouvernements roumain, serbe et congolais en vue de rechercher un dénouement heureux de l’affaire de l’interpellation en territoire roumain, en date du 13 juin,  de l’épouse d’un diplomate de la RDC en Serbie avec 18.500 paquets de cigarettes dans son véhicule revêtu  de la plaque diplomatique.

Le souhait de la partie congolaise, au cas où cette dame venait à être condamnée par les tribunaux roumains, est qu’elle vienne purger sa peine en RDC. Cette affaire délicate a nécessité la tenue, au ministère des Affaires étrangères à Kinshasa,  des réunions spéciales d’experts en vue d’éplucher les textes légaux, notamment la Convention de Vienne, pour  chercher les voies et moyens d’apporter la meilleure protection possible à l’épouse de ce diplomate.

Même si, à l’étape actuelle, il est difficile de préjuger du sort de cette dame, d’aucuns se félicitent néanmoins de voir le gouvernement prendre en mains, en toute urgence,  le dossier d’un compatriote à l’étranger, quelle que soit la faute commise.

Le MLC se vide. Le professeur Jules Tangelo adhère au PPRD

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) continue à se vider de ses cadres. Le dernier en date à partir est le professeur Jules Tangelo Okito Mbaka qui a adhéré,  officiellement, depuis le mercredi 15 juin, au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD). Député élu ( à l’époque du parti unique le MPR) en 1987 de la circonscription de Lodja, district du Sankuru, province du Kasai-Oriental, le professeur Tangelo sera par suite  ministre de la Jeunesse et des sports dans le gouvernement Mulumba Lukoji (1990-1991),  avant de devenir Conseiller de la République (député de la transition) puis Conseiller personnel du Président Mobutu jusqu’à sa chute en mai 1997.   Après les accords de Sun City, il sera coopté député de la transition sur la liste du MLC. Docteur en géologie et minéralogie de l’université d’Orléans en France, Jules Tangelo œuvre actuellement comme vice doyen chargé de l’enseignement à la faculté des sciences de l’Université pédagogique nationale (UPN).

Interrogé par la presse après son adhésion au PPRD, le professeur Tangelo a déclaré avoir pris cette décision après mure réflexion. Il a indiqué vouloir œuvrer pour la réélection du Président Kabila qui a, selon lui, une vision  pour ce pays, ajoutant que les idéaux défendus par l’actuel chef de l’Etat rencontrent ceux des pères fondateurs de notre pays.

Outre le professeur Jules Tangelo, un autre cadre du MLC, M. Jeef Ohale Osongo, président de l’association « Les jeunes turcs du Sankuru » et cadre dans uns importante entreprise de la place, a également quitté le MLC pour adhérer lui aussi au PPRD.

Cette énième défection des cadres du parti du chairman Jean-Pierre Bemba survient alors que le MLC attend le dénouement de l’affaire pendante devant la justice après la plainte introduite par François Mwamba qui conteste son relèvement de  ses charges de secrétaire général du parti.  

Reprise timide de la production à la MIBA

La Société minière de Bakwanga (MIBA) reprend timidement sa production, totalisant, au cours  des trois derniers mois, 19.222,25 carats de joaillerie, selon l’ACP. Cette production dont la valeur n’a pas été indiquée,  a été vendue sur place, aux comptoirs agréés.

Les activités de production à la MIBA  qui étaient  à l’arrêt total depuis novembre 2008, ont été relancées en octobre 2010. Cette production a été rendue possible grâce à l’ingéniosité des techniciens et ingénieurs de la MIBA qui ont eu à récupérer et à fabriquer des pièces de rechange à partir des mitrailles, en attendant  l’acquisition des pièces commandées grâce à un financement du gouvernement, indique la même source.

Lors de la prochaine vente, la MIBA  entend produire au moins vingt mille carats de diamant qui seront vendus 38 dollars us le carat contre un prix variant de 12 à 13 dollars us le carat avant la crise.

La production de la MIBA oscillait, avant la chute aux enfers de cette société, entre 90 à 100 mille carats  par mois toutes qualités confondues, selon différentes.

Cette relance actuelle de la production à la MIBA  a été rendue possible grâce à une enveloppe de 10  millions de dollars us mise à la disposition de cette entreprise vitale pour  la ville de Mbuji-Mayi en aout 2010 par le Président Joseph Kabila.  

Ça sent le roussi au Katanga

A quelques mois des élections présidentielle et législatives prévues,  en principe,  avant la fin de cette année, on sent la tension monter par-ci par-là à travers le pays. Tel est le cas dans la province du Katanga où des propos attribués au président de l’assemblée provinciale, Gabriel Kyungu wa Kumwanza, ont suscité une levée de boucliers de la part de l’opposition.

De quoi s’agit-il ?  Lors de sa dernière tournée à travers la province du Katanga pour sensibiliser la population à se faire enrôler, Gabriel Kyungu aurait déclaré  : «ceux qui ne voteraient pas pour Kabila devaient rentrer chez eux».

Il n’en fallait pas plus pour que le porte-parole  l’opposition politique au Katanga, Jean-Raymond Muyumba, qui est par ailleurs  Président fédéral du Rassemblement des forces sociales et fédéralistes (Rsf), ne monte au créneau pour dénoncer des tels propos. Pour cette opposition qui n’a sans doute pas encore oublié les méfaits que ce genre de discours ont produits dans les années 1992 dans cette même province, des tels propos sont  «  malveillants, injurieux et haineux ».

Force est cependant de reconnaître que le président de l’assemblée provinciale du Katanga s’inscrit en faux contre ces accusations de l’opposition, indiquant qu’il n’est pas dans son intérêt d’user d’un tel langage.

Mais,  il n’y a pas que l’opposition politique qui voit d’un mauvais œil cette  dérive dans les propos attribués à Gabriel Kyungu. Même le député national élu de la ville de Lubumbashi, Baudouin Banza Mukalayi, président national de l’Union pour le développement du Congo (UDCO – parti membre de la Majorité Présidentielle), a appelé dimanche, au cours d’un meeting à Lubumbashi, les Katangais à bannir la haine entre les communautés et à développer la culture de la paix. Pour lui : « le Katanga appartient à tous ses enfants et à tous ceux qui y habitent ».

L’UA recommande la création d’une force régionale contre la LRA

L'Union Africaine (UA) se prononce désormais pour la création d'une force régionale d'intervention contre les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony. Au cours d'une réunion ministérielle tenue du 6 au 9 juin à Addis-Abeba,  l'UA  a également décidé la création d'un  Centre des opérations conjoint (COC) afin de mener des actions militaires contre cette rébellion.  Autre structure dont la création a été préconisée par cette réunion, un Mécanisme conjoint de coordination (MCC) qui sera chargé de coordonner les efforts de l'Union africaine, des pays concernés ainsi que du soutien des partenaires.

Toutes ces recommandations formulées par les ministres de la Défense seront adressées aux chefs d'Etat pour la sanction finale. Parmi les pays ayant pris part à cette réunion ministérielle figurent la RDC, l'Ouganda, la République centrafricaine, le Sud-Soudan. Le Tchad et le Soudan y ont également dépêché des délégués.

Il reste que la composition, l'organisation, le commandement  et la hauteur de la participation des pays concernés à cette force régionale préconisée contre la LRA n'ont pas été communiquées. C'est ici le lieu de rappeler que déjà en 2009, les armées de la RDC, de l'Ouganda et du Sud-Soudan avaient mené des opérations conjointes qui avaient permis de détruire les sanctuaires de la LRA dans le nord-est de la RDC, notamment dans le parc de la Garamba.  Conséquence : la LRA s'était déplacée vers la RCA et la présence de son leader Joseph Kony sera même signalée par les médias dans le Darfour au Soudan. Il subsisterait, malheureusement,  des bandes résiduelles qui continuent à mettre en mal les populations du nord-est de la RDC.

 Le souhait de ces  populations  est que la force régionale contre la LRA préconisée par l'Union africaine vienne renforcer les efforts déployés par les FARDC et les forces de la MONUSCO en vue d'anéantir, une fois pour toutes, toutes ces bandes résiduelles de la LRA. 

Pendant ce temps, les évêques des pays affectés par les méfaits de la LRA, à savoir a RDC, la RCA et le Sud-Soudan proposent des négociations avec la LRA. A cet effet, ces évêques regroupés  au sein du Comité régional des leaders religieux de la RDC, Ouganda, Sud-Soudan et la République centrafricaine, qui s’étaient entretenu, le jeudi 9 juin, avec les ambassadeurs de divers pays accrédités à Kinshasa sur la problématique de la LRA et les pistes de sortie de la crise, offrent leurs bons pour ces négociations qu’ils souhaitent voir se tenir avec la rébellion ougandaise.Suite http://www.radiookapi.net/

Tenue à Kinshasa de la deuxième édition de l'Exposition universitaire

Jamais un sans deux. La deuxième édition de l'Exoisition universitaire en RDC a démarré depuis le samedi 11 juin et se tiendra jusqu'au mercredi 15 juin sur le site de l'Académie des Beaux-arts à Kinshasa.Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire s’est félicité de la tenue de cette deuxième édition qui a la particularité de mettre ensemble le patronat et l'université..

La Fédération des entreprises du Congo (FEC), l’Association nationale des entreprises du portefeuille (Anep), la Confédération des petites et moyennes entreprises du Congo (Copemeco) et la Fédération nationale des petites et moyennes entreprises du Congo (Fenapec) sont  en effet présentes à cette exposition.

Parallèlement à cette exposition, un forum de partenaires doit être organisé. La Banque africaine de développement (BAD), la Banque Mondiale et les Nations unies notamment y seront représentées. Il sera question, lors de ce forum,  d’étudier leur apport dans l’enseignement primaire, secondaire et universitaire en RDC.  On rappelle que la première édition de l'Exposition universitaire en RDC s'était tenue l'année dernière sur le même site.