Le boycott de l’Assemblée nationale par l’opposition est un non événement s’il n’entame pas le quorum, selon Lambert Mende

Le boycott que d’aucuns annoncent de la prochaine Assemblée nationale par les nouveaux députés nationaux de l’opposition a été l’un des points  évoqués, vendredi 3 février à Kinshasa,   par le ministre de la Communication et des médias, Lambert Mende Omalanga, lors de son dernier ( ?) point de  presse en sa qualité de porte-parole du gouvernement issu des élections de 2006.

Interrogé à ce sujet par la presse, Lambert Mende, que certaines rumeurs donnaient dernièrement comme étant gravement malade mais qui est apparu apparemment en très bonne santé, a recouru au règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée nationale pour dire qu’un éventuel boycott ne peut déboucher sur une crise institutionnelle que s’il entame le quorum de la chambre basse du parlement, c’est-à-dire, s’il concerne au moins 250 des 500 députés nationaux. Si tel n’est pas le cas, a-t-il déclaré, un boycott éventuel est un non événement sur le plan juridique, mais on peut juste en parler sur le plan politique.  Il a en effet expliqué que l’Assemblée nationale peut valablement siéger pour autant que le quorum de 251 membres est atteint. Il est important de signaler ici qu’un premier décompte des résultats des législatives du 28 novembre 2011 donne la Majorité présidentielle vainqueur à la chambre basse du parlement avec plus de 260 sièges.

Pour autant, la majorité actuelle qui vient ainsi d’être reconduite, ne ferme pas , à en croire Lambert Mende, la voie au dialogue ou aux négociations politiques. Mais pour le porte-parole du gouvernement qui a rappelé la disponibilité du Président Joseph Kabila à dialoguer, ce dialogue ne peut avoir comme objectif que  « améliorer et perfectionner notre démocratie naissante ». Pour lui, « il est déplacé et rétrograde de vouloir imposer un retour à des négociations comme solutions face aux cas d’erreurs ou d’irrégularités constatées dans l’organisation des élections ». Des  tels cas doivent être gérés dans le cadre du contentieux électoral, a-t-il dit, avant de s’interroger : « pourquoi avoir organisé de si couteuses élections pour ensuite faire fi  de leurs résultats au profit de négociations de type ‘dialogue inter-congolais’ entre acteurs politiques » ?

Par ailleurs, le gouvernement qui se félicite de la publication des résultats des élections législatives, estime que, « aussi imparfaites qu’elles aient pu paraître, les élections de  novembre 2011 et à venir sont nos élections. Ce sont les élections faites par les Congolais pour des Congolais. Des Congolais soucieux de l’avancement de leur pays sont invités à en assumer les performances et les imperfections et de s’impliquer activement dans les améliorations requises », a-t-il encore déclaré.

Rumeurs de mise en résidence surveillée de M. Etienne Tshisekedi

Le porte-parole du gouvernement a, par ailleurs, rejeté les rumeurs et autres informations relayées par deux ONG congolaises de défense de droits de l’homme faisant étant de la mise en résidence surveillée de M. Etienne Tshisekedi, et d’une mesure de son éloignement de la capitale qui serait en voie d’exécution par les autorités gouvernementales. Pour Lambert Mende, ces « informations procèdent manifestement de la radicalisation de la stratégie de la tension mise en œuvre depuis la période pré-électorale par le parti de M. Tshisekedi ».

Le porte-parole du gouvernement a en outre  dénoncé, dans le chef du « meilleur perdant » de l’élection du  28 novembre 2011, la multiplication « des actes de perturbation de la vie sociale qui sont autant de menaces à la sécurité et qui détournent les Congolais des priorités de leur développement pour les fixer sur les mirages de la politique politicienne ». Lambert Mende a ironisé en déclarant que « la RDC version UDPS est le seul pays au monde où c’est le ‘Président de la République’ qui appelle les travailleurs à la grève en lieu et place des syndicats… »

En réponse à une question sur l’affaire Chalupa, le ministre de la Communication et des médias a déclaré que ce « sujet grec » a été interpellé par la justice qui lui reproche un délit de faux et usage de faux. Après avoir noté que Chalupa a été candidat aux législatives en 2066 et en 2011, il a estimé que « le fait d’être candidat à une élection n’a pas pour conséquence d’immuniser contre les poursuites pour infractions pénales ».

Au sujet des Congolais qui ont maille à partir avec la justice sud-africaine qui leur reproche  leur implication éventuelle dans les violences qui ont été commises dans ce pays contre d’autres Congolais  avec mort d’homme, le porte-parole du gouvernement a exprimé la satisfaction de la RDC sur la manière dont l’Afrique du Sud gère cette affaire. Il y a eu des personnes qui ont libérées sous caution alors que celles soupçonnées d’êtres les plus impliquées continuent à être détenues, a-t-il dit, annonçant qu’on en saura un peu plus lors de l’audience prévue devant la justice sud-africaine le 14 février prochain.

Le porte-parole du gouvernement n’a pas également manqué d’évoquer l’affaire de l’interpellation houleuse à Goma du député sortant Bakungu Mithondeke qui s’est soldée par quatre morts. Il  a indiqué que compte tenu des immunités et des privilèges qui couvrent ce député, il a été décidé de son transfert, vendredi, à Kinshasa pour y être présenté au Procureur général de la République.

Parlant enfin de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) mise en œuvre depuis le 1^er janvier dernier, Lambert Mende a déclaré que « les dérapages constatés dans sa mise en œuvre notamment par les opérateurs économiques qui se permettent de voler les hommes et les femmes de ce pays constituent un véritable crime économique. Ils doivent être impérativement réprimés ». Paraphrasant le Premier ministre Adolphe Muzito, il dit que « la TVA reste d’impérieuse application. Il n’y aura pas de report, mais les imperfections doivent être corrigées ».