samedi 10 décembre 2011

Le gouvernement dénonce « l’auto-proclamation » d’Etienne Tshisekedi comme Président de la RDC

Le gouvernement de la RDC dénonce, par la voix de son porte-parole, Lambert Mende Omalanga,  « l’auto-proclamation effectuée peu après l’annonce des résultats provisoires par la CENI, par M. Etienne Tshisekedi, le président de l’UDPS ». Il s’agit là « d’un acte irresponsable qui viole les lois de la République », a déclaré, au cours d’une conférence de presse, samedi à Kinshasa,  Lambert Mende, ajoutant que « l’auto-proclamation de M. Tshisekedi a quelque chose d’irrationnel ».
Car, a-t-il expliqué, d’un côté M. Tshisekedi déclare que selon les données récoltées par ses témoins dans tous les bureaux de vote, il aurait obtenu 54 % des suffrages contre 26 % au Président sortant Joseph Kabila et, d’un autre côté, il modifie totalement ces chiffres  pour s’attribuer 75 % de suffrages contre 28 % au Président Kabila, ce qui donne un total de 103 % !
Selon Lambert Mende, aucun parti politique,  aucune organisation nationale ou internationale autre que  la CENI (Commission électorale nationale indépendante), institution citoyenne et technique composée des membres de l’opposition et de la majorité, n’a déployé les moyens énormes requis pour  contrôler la totalité des 63.800 bureaux éparpillés à travers le pays.
On rappelle qu’après la proclamation, vendredi 9 novembre , par la CENI des résultats provisoires de la présidentielle du 28 novembre qui donnent Joseph Kabila vainqueur avec environ 49 % contre un peu plus de 32 % pour  Etienne Tshisekedi, ce dernier a qualifié ces résultats de « provocation de la CENI contre le peuple congolais » avant de s’auto-proclamer  Président de la République car ayant gagné les élections, selon les chiffres en sa possession.  Etienne Tshisekedi qui a appelé le peuple au calme en attendant son mot d’ordre, n’envisage pas de saisir la Cour suprême de justice pour y déposer son recours mais demande à la communauté internationale de s’occuper de ce problème.
Pour Lambert Mende, « notre peuple dont la maturité politique s’affirme chaque jour n’accepte plus qu’un politicien quel qu’il soit, réduise sa souveraineté à ses ambitions personnelles et partisanes ».  Et le porte-parole du gouvernement de rappeler que c’est déjà en 1960 que « le même acteur politique avait raté le train de notre décolonisation en participant au tristement célèbre Collège des Commissaires Généraux, institution parallèle au gouvernement légal » de Lumumba. Plus tard, à l’issue de la Conférence nationale souveraine, il prendra l’initiative d’un gouvernement parallèle (auquel Lambert Mende a participé) à celui mis en place par le Chef de l’Etat d’alors. Plus récemment encore, le 6 novembre, bien avec l’élection présidentielle, il s’était déjà auto-proclamé Président de la République, a dit le porte-parole du gouvernement qui  a ironisé en disant que « peut-être lui-même ne croit pas à ses auto-proclamations », raison pour laquelle il le fait tout le temps.
Lambert Mende s’est, par ailleurs, étonné de l’appel de M. Tshisekedi à la communauté internationale qui n’a pas mandat de gérer la RDC et qui, dans tous les cas, s’est déjà prononcée en saluant un processus électoral que cette communauté a suivi à travers ses représentants. Par contre, le ministre Mende ne comprend pas le silence de cette même communauté internationale et de toutes ces ONGs qui parlent tout le temps mais qui se taisent face à ce qu’il a appelé  une «rhétorique qui tend à mettre en œuvre l’usurpation de la plus haute fonction de l’Etat ». 
En réponse à une question de la presse sur la sanction  que le gouvernement préconise contre l’auto-proclamation de M Tshisekedi, M. Mende a dit qu’il n’appartient pas au gouvernement de se substituer aux cours et tribunaux qui peuvent apprécier ce cas.
Il a cependant stigmatisé le fait qu’avant, pendant et après les élections du 28 novembre, « l’UDPS et son leader ont affiché une intolérance fanatique et terroriste contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux ». A Kinshasa comme en provinces, des actes terroristes, des atteintes aux biens publics et privés, des agressions contre de paisibles citoyens, y compris d’hommes et de femmes de Dieu ont été déplorés, a dénoncé Lambert Mende, prévenant que le gouvernement  et ses services  qui ont jusqu’ici fait preuve de la plus grande retenue dans la gestion des désordres suscités délibérément autour des élections, vont désormais répondre à ces désordres avec la force de la loi.
« La défaite électorale, tout en donnant ouverture du contentieux électoral dans les conditions déterminées par la constitution et les lois de la République, ne saurait servir de prétexte à des actes mettant en cause l’ordre et la tranquillité publics », a encore dit M. Mende.
Auparavant, le porte-parole du gouvernement s’était félicité de l’aboutissement heureux du processus électoral  malgré les difficultés de parcours. Lambert Mende a souligné que cette deuxième élection au suffrage universel direct du Président de la République est organisée avec le satisfecit de toutes les institutions nationales, de la société civile tant locale qu’internationale et de tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux. « La RDC vient de relever le défi d’organiser les élections dans les délais lui imposés par la constitution et dans une transparence exemplaire », a-t-il déclaré.
Les éléments de la  police déployés à Kinshasa ne disposent  pas de balles réelles
Il n’existe aucun policier actuellement déployé dans la capitale qui détient de balles réelles,  a affirmé le ministre de la Communication et des médias,  ajoutant que la police ne dispose pour ses opérations que du matériel non létal. Selon lui, la Police nationale congolaise est bien entraînée et fait bien son travail malgré les provocations. Lambert Mende qui s’est félicité de l’appui de la police de la MONUSCO et de l’EUPOL à la Police nationale congolaise, a dit que cette dernière a été déployée pour rassurer la population laquelle est appelée à faire confiance à sa police.
 

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