dimanche 27 novembre 2011

Fin de campagne électorale chaotique à Kinshasa

 – Un véhicule de Fardc passe avec des éléments de la PNC devant des partisans de l’UDPS  le 26/11/2011 le long du boulevard Lumumba à Kinshasa, lors de l’arrivé d’Etienne Tshisekedi en provenance du Bas-Congo. Radio okapi/ Ph. John BompengoLa confusion était totale samedi 26 novembre à Kinshasa où divers incidents ont provoqué mort d’hommes sans qu'un bilan précis ne soit donné de source fiable. La police, citée par Radio Okapi, a parlé de trois morts, alors que le candidat Vital Kamerhe parlait de son côté de plus de quinze morts.
Ces incidents étaient prévisibles dès lors qu’il était annoncé  le retour dans la capitale, le même samedi 26 novembre,  des principaux candidats à la présidentielle du 28 novembre (Kabila, Tshisekedi, Kamerhe, Kengo) qui avaient tous programmé des meetings dans un même périmètre. A savoir, le stade des Martyrs pour Kabila, le boulevard Triomphal pour Tshisekedi, le stade Tata Raphaël pour Kamerhe et le stade cardinal Malula pour Kengo.
Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, sans doute préoccupé par sa propre campagne électorale à la députation nationale, ne s’était pas rendu compte, dans un premier temps, qu’en aucun cas  ces différents meetings ne pouvaient se tenir dans un même intervalle et dans un même périmètre. Heureusement que, dans un second temps, il s’était ravisé pour interdire, à partir de la mi-journée, tous ces meetings, épargnant très probablement sa ville d’un bain de sang que l’on aurait difficilement pu éviter si les partisans de différents candidats en étaient venus à s’affronter.
Mais  le décor apocalyptique était déjà planté depuis le matin du samedi 26 novembre. Quand des milliers des partisans de Kabila, de Tshisekedi et de Kamerhe convergeaient vers l’aéroport de N’Djili et vers les lieux prévus pour les meetings. Des heurts ne pouvaient, dans ce cas, être évités dans divers endroits sur le boulevard Lumumba menant vers l’aéroport de N’Djili. La police est intervenue par-ci par-là de manière musclée pour disperser les manifestants.
Encore une fois, les autorités de la ville ont été bien inspirées de délocaliser l’atterrissage des avions de Kabila et de Tshisekedi de l’aéroport de N’Djili pour celui de N’Dolo situé au cœur de Kinshasa. Pendant que leurs militants  les attendaient à N’Djili, Kabila et Tshisekedi ont atterri à des intervalles différentes à N’Dolo.
Le blocage de Tshisekedi à Ndjili
Mais après avoir atterri à Ndolo, Etienne Tshisekedi travers la ville avec son convoi et se rend à l’aéroport de N’djili, à15 kmde N’dolo, où l’attendait ses militants. C’est Radio Okapi de la Monusco qui raconte la suite des événements à ce moment là.
« Nous allons au stade des Martyrs, c’est là que je vais tenir mon meeting », lance Tshisekedi à ses partisans à l’aéroport de N’djili. Debout sur le toit ouvrant d’une Hummer rouge qui le conduit, Tshisekedi est empêché d’avancer par la police commandée par son commissaire général, Charles Bisengimana, quelques cent mètres après.
La police lance le gaz lacrymogène pour disperser la foule. Des tirs de sommation s’ensuivent. Des blessés sont enregistrés. 
Vers 20 heures commencent les tentatives de médiation. Celles du comité national de médiation du processus électoral et de l’adjoint du chef de la mission onusienne en RDC, Fidèle Sarrassoro échouent. Etienne Tshisekedi refuse de rentrer chez lui escorté par la police. (…)
Autour de 23 heures quart, les policiers munis de boucliers et gourdins s’avancent vers la Jeep d’Etienne Tshisekedi pour le forcer à rentrer chez lui après avoir dégagé le passage. C’est le début des accrochages entre la police, les militants de l’UDPS et la garde de Tshisekedi. Dans cette cohue, son chauffeur qui refuse de conduire est passé à tabac. Un policier prend le volant. Etienne Tshisekedi est ramené de force chez lui à Limete autour de minuit. Selon des sources de l’UDPS, une dizaine de militants de ce parti ont été tués au cours de cette journée.
Ainsi prend fin la campagne électorale 2011 à Kinshasa.

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