mardi 13 décembre 2011

Lambert Mende conteste au cardinal Monsengwo « le droit d’aggraver la confusion au sein de l’opinion »

Afficher l'image en taille réelleDifférentes réactions continuent de tomber à la suite du rapport du Centre Carter pour l’observation des élections qui mettait en cause la crédibilité des résultats de la présidentielle du 28 novembre en RDC.
 Après le cardinal Laurent Monsengwo qui affirmé,  lundi dans la matinée, que « les résultats (de la présidentielle) ne sont pas conformes à la vérité ni à la justice », on a également enregistré, dans la soirée les réactions du porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende Omalanga, ministre de la Communication et des médias, ainsi que celles du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Daniel Ngoy Mulunda et  de la MONUSCO.
Pour Lambert Mende, la prise de position du cardinal Monsengwo est une « position individuelle » et non celle de l’église catholique qui a ses structures bien connues. Cette position individuelle s’appuie sur « une position équivoque » du Centre Carter pour déboucher sur des « conclusions des militants », a estimé le porte-parole du gouvernement qui reconnait au cardinal Monsengwo le droit d’analyser les faits mais lui conteste « le droit d’aggraver la confusion » dans les esprits. Surtout, Lambert Mende refuse d’admettre que le cardinal Monsengwo soit le seul détenteur de la vérité et de la justice. « Nous sommes dans un Etat laïc »  et on ne doit pas usurper les fonctions, a-t-il dit, affirmant que « la vérité des urnes appartient à la CENI ».  Si on soupçonne la CENI, on doit aller devant la justice pour rechercher la vérité et non devant le cardinal, a-t-il soutenu.
Le rapport du Centre Carter : une vision partielle, selon le pasteur Ngoy Mulunda
  Pour sa part, le président de la CENI, Daniel Ngoy Mulunda a affirmé, de son côté, en réaction au rapport du Centre Carter que ce rapport ne livre qu’un « jugement partiel » sur ce scrutin présidentiel.
Selon lui,  « la déclaration du Centre Carter se base sur une observation faite sur un nombre limité des CLCR (Centres locaux de compilation des résultats). Pendant la compilation des résultats de l’élection présidentielle, la mission d’observation du Centre Carter n’a été présente que dans 25 CLCR. Nous avons aligné 169 CLCR et ils n’ont observé que 25 CLCR implantés je ne sais pas où. Pourtant nos CLCR sont dans tout le pays. » L’observation du Centre Carter s’est limitée donc à 14,79% de CLCR a dit le pasteur Ngoy Mulunda, affirmant que ce Centre « n’a aucune idée générale du travail que nous avons fait ».
La Monusco «préoccupée» par les irrégularités relevées par le Centre Carter
De son côté, la Monusco dit prendre acte en particulier des déclarations publiées le 10 décembre par la mission d’observation électorale du centre international Carter en RDC sur les résultats provisoires de l’élection présidentielle.
Dans un communiqué publié lundi 12 décembre dans la soirée, la MONUSCO qui se dit « préoccupée » par les irrégularités relevées par le Centre Carter, invite les contestataires à saisir la justice.
Dans son rapport sur le processus électoral, le Centre Carter avait déclaré que les irrégularités constatées dans la procédure de compilation des résultats et dans de  nombreuses données remettaient en cause la crédibilité des résultats de la présidentielle tels que proclamés le 9 décembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), « sans remettre en cause l’ordre des candidats ».
La mission onusienne appelle les parties à résoudre tout différend par des voies pacifiques à travers les institutions établies : la Cour suprême de justice, mais également le Comité national de médiation, installé le vendredi 18 novembre à Kinshasa par le président de la Ceni, Daniel Ngoy Mulunda.  Elle réitère son appel aux acteurs politiques de s’abstenir de tout acte d’incitation à la violence et à la confrontation.
La Monusco exhorte «les services de sécurité et les institutions judiciaires à exercer leurs fonctions avec retenue, de se conformer aux principes internationaux des droits de l’homme lors de la gestion des manifestations publiques et de respecter les droits à la vie, à l’intégrité physique et à la liberté de rassemblement et d’expression de tous les citoyens, y compris ceux des militants, des partis politiques et des candidats, tels que garantis par la constitution de la RDC.»
Elle appelle par ailleurs la Ceni à s’assurer que le décompte, la compilation et la vérification des opérations en cours puissent être menés de manière transparente afin de déterminer le résultat des élections législatives. En vue d’éviter des problèmes, tels que ceux identifiés lors de cette élection présidentielle, la Monusco recommande à la Céni de prendre des mesures correctives pour les élections futures.

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