jeudi 6 octobre 2011

Sénateur Mokonda Bonza: «La SNEL est une entreprise très mal gérée»

On commence à voir un peu plus clair maintenant dans ce qui se passe à la Société nationale d’électricité (SNEL) qui rend un service tant décrié à la population congolaise, particulièrement à celle de la ville province de Kinshasa. C’est le sénateur Mokonda Bonza, ancien directeur de cabinet du maréchal Mobutu, qui a découvert le pot aux roses. 
C’est à l’issue d’une commission d’enquête du Sénat dont le résultat a été  adopté à l’unanimité, mercredi 5 octobre, à la plénière de la chambre haute.
Contre toute attente, ce n’est pas l’étiage du fleuve Congo qui a été mis en cause par le Sénat comme d’aucuns avaient trop tendance à vouloir le faire croire dernièrement, allant jusqu’à emmener force délégation des médias sur le site même du barrage d’Inga dans la tentative de mieux convaincre.
Selon Radio Okapi, le président de la commission d’enquête du Sénat, le sénateur Mokonda Bonza estime que la responsabilité de la mauvaise gestion de la Société nationale d’électricité (SNEL) est partagée entre les gestionnaires de cette entreprise publique et l’Etat congolais. «L’Etat consomme l’électricité sans payer les factures. Ceux qui sont nommés à la SNEL se comportent comme des fonctionnaires. Je crois qu’ils n’ont pas encore compris qu’ils dirigent une entreprise commerciale et industrielle», a affirmé Mokonda Bonza.
Le sénateur Mokonda Bonza s’est indigné que certains dirigeants ne démissionnent pas même s’ils travaillent contre leur conscience. «On les oblige à faire des choses même s’ils ne veulent pas. Ils posent ces actes mais ils ne démissionnent pas», a-t-il déclaré dénonçant l’ingérence du pouvoir exécutif dans la gestion de la SNEL. «Ce qui se passe à la Snel est un signe que le pays va mal», a-t-il ajouté.
La desserte en électricité s’est dégradée à Kinshasa, capitale de la RDC, ces derniers mois. Les gestionnaires de la SNEL attribuaient cette situation à la baisse du niveau de l’eau dans le fleuve Congo.
Pour sa part, l’Agence Congolaise de Presse (ACP) rappelle que cette commission d’enquête du Sénat a été instituée depuis décembre 2008. D’après le sénateur Mokonda Bonza, écrit encore l’ACP, la SNEL est une entreprise gigantesque qui, malheureusement, est gérée à partir de Kinshasa. Il a dénoncé l’ingérence du gouvernement dans la gestion de la SNEL.
Le président de la commission sénatoriale de contrôle de la SNEL a déclaré que cette entreprise connait une gestion archaïque excessivement centralisée. Il a fait observer aussi l’insuffisance du système de communication entre entités ainsi que la contradiction entre les différents chiffres. L’accumulation des erreurs dans le choix des dirigeants, l’impunité, la politisation de la gestion, le clientélisme, la vétusté des équipements, la légèreté dans la gestion des finances, l’interruption des approvisionnements et de fourniture du courant électrique, le vieillissement du personnel, sont autant des faits mis à  charge de la SNEL par cette commission, rapporte encore la même source qui signale cependant que le comité de gestion qui était aux affaires au moment où la commission d’enquête avait été instituée venait d’être relevé dernièrement de ses fonctions et remplacé par un autre. La population attend une solution urgente au problème de fourniture régulière de l’énergie électrique de ce nouveau comité, conclut l’ACP.

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