mardi 28 juin 2011

Le professeur Muyembe explique le bien-fondé de la vaccination répétée contre la poliomyélite à Kinshasa

Quatre doses de vaccin contre la poliomyélite en l’espace de trois mois à Kinshasa, cela parait un peu trop pour certains habitants de la capitale congolaise. D’où les réticences enregistrées par-ci par-là contre cette quatrième phase de vaccination de toute la population de Kinshasa qui se déroule du samedi 25 au mercredi 29 juin. C’est pour venir à bout de ces réticences et insister sur le bien-fondé de cette campagne de vaccination, qu’un véritable monument scientifique congolais,
 le docteur Jean Jacques Muyembe Tamfun, virologue de renommée internationale et directeur de l’institut national de recherche bio-médicale (INRB), est monté mardi au créneau, pour animer, à ce sujet, une conférence retransmise en direct à la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC-publique).
Le docteur Muyembe qui avait été découvert à travers le monde surtout à l’occasion de l’irruption de la fièvre hémorragique à virus «ébola» à Kikwit dans la province de Bandundu, a affirmé que la vaccination répétée contre la poliomyélite, une maladie virale qui n’a pas de traitement, qui rend infirme et qui tue, ne présente aucun danger pour les personnes vaccinées.
Le fait de recevoir plusieurs doses de vaccin polio oral renforce au contraire  l’immunité du corps contre cette terrible maladie. Il a expliqué la différence entre le vaccin et le médicament. Le vaccin est un produit biologique qui n’a pas d’effets cumulatifs et nocifs dans le corps quand on le prend plusieurs fois. Le médicament, par contre, est un produit chimique qui a des effets cumulatifs et nocifs en cas de surdosage. C’est pourquoi les médicaments sont prescrits avec une dose à ne pas dépasser.
Le scientifique congolais a insisté sur le fait que pour les enfants africains, une seule dose de vaccin polio oral ne suffit pas pour les protéger contre la poliomyélite à cause de certains facteurs qui interviennent lors de la vaccination. Notamment la malnutrition, la diarrhée et les autres maladies qui peuvent empêcher le vaccin de bien pénétrer dans l’organisme. C’est pourquoi, a-t-il soutenu, plusieurs doses de vaccin polio oral sont indispensables pour s’assurer de la protection de ces enfants.
Des centaines d’équipes des vaccinateurs arpentent les rues et avenues de la capitale depuis samedi, pénétrant dans les résidences, les églises, les entreprises et faisant vacciner les enfants et les adultes pour la quatrième fois en trois mois à Kinshasa. Pour le lancement de cette  quatrième phase, le Premier ministre Adolphe Muzito avait, en personne, vacciné tous les membres du gouvernement venus spécialement pour la circonstance à la Primature.

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