samedi 25 juin 2011

« 80 % de détenus en RDC sont en attente de jugement », selon le ministre de la Justice Luzolo

« 80 % de détenus dans les prisons de la RDC sont en attente de jugement », a déclaré vendredi à Kinshasa le ministre de la Justice et des droits humains, Luzolo Bambi Lessa, à l’occasion de la journée internationale de soutien aux victimes de la torture qui tombe le 26 juin mais qui a été célébrée cette année en RDC le 24 juin, le 26 juin tombant un dimanche.
Le ministre de la Justice a indiqué, dans son discours de circonstance,  que la population carcérale de la RDC est évaluée à 12.000 détenus avec un taux d’encombrement de 300 %. Cette situation, a expliqué le numéro un de la justice en RDC, fait partie des défis à relever en matière de lutte contre la torture. Aussi, a-t-il appelé « les magistrats à combattre résolument les détentions irrégulières ou manifestement prolongées dans tous nos établissements pénitentiaires ».
Le ministre Luzolo a, dans ce même cadre, invité le pouvoir judiciaire à intensifier les contrôles administratif et judiciaire dans toutes les prisons du pays et  à ordonner la libération d’office de tous les détenus dont les titres de détention ne sont pas réguliers.
Un autre défi à relever par la RDC, selon le ministre de la Justice, réside dans la finalisation rapide des réflexions en vue de la ratification du Protocole du 18 décembre 2002 facultatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Auparavant, le ministre Luzolo avait relevé les efforts de son gouvernement pour criminaliser les actes de torture, en vue de l’éradiquer.  Il a dit que la RDC qui est Partie à la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements inhumains, cruels ou dégradants du 10 décembre 1984, a inscrit dans sa constitution, en son article 61, l’interdiction de la torture comme une norme à laquelle on ne peut nullement déroger, quelles que soient les circonstances.
Il a ajouté que des mesures législatives concrètes sont entrain d’être élaborées  pour donner effet aux dispositions conventionnelles et constitutionnelles  qui lient la RDC.
Dans son message à l’occasion de la célébration de cette journée dédiée aux victimes de la torture, Mme Navy Pillay, haut-commissaire  des Nations  Unies aux droits de l’homme, a mis en garde les gouvernements et les fonctionnaires car, « la torture est un crime international sérieux et de plus en plus de tortionnaires seront traduits en justice – tôt ou tard ». Elle s’est, à cet effet, félicitée du « renforcement des mécanismes de la justice internationale,  y compris la maturation rapide de la Cour Pénale Internationale qui signifie que les possibilités de voir les tortionnaires appréhendés un jour, soit au niveau national soit au niveau international, se sont grandement accrues ».


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